Bachir Hadji Franco - Algérienne, 1956,

“L’art m’est venu avec les lettres. Depuis mes premières traces sur la tablette d’argile, je cherche dans la matière la mémoire du signe. Chaque œuvre prolonge ce geste d’enfance; écrire sans savoir lire, mais pressentir le sens. Entre écriture et forme, entre mémoire et effacement, le cuivre et le bois deviennent témoins du temps. Comme Sisyphe, je répète le geste; non pour vaincre, mais pour comprendre.”

Bachir Hadji

Né à Constantine , Algérie
Vit et travaille  à  Lyon , France

Bachir Hadji est un artiste pluridisciplinaire franco-algérien. Diplômé de l’École nationale des Beaux-Arts de Constantine et de l’École nationale supérieure des Arts plastiques de Lyon, il développe une œuvre profondément enracinée dans la mémoire et la matière. Véritable sculpteur de la mémoire, Bachir Hadji puise ses racines dans la tradition artisanale des dinandiers de sa ville natale, Constantine. Son art, reconnu pour sa puissance formelle et symbolique, rend hommage à ce savoir-faire ancestrale tout en le réinventant dans une dimension contemporaine. le travail du laiton gravé dépasse le simple cadre décoratif pour devenir un porteur de la mémoire d’un monde en constante mutation. Ses créations, réalisées en bronze, bois ou laiton, sont imprégnées de gravures en motifs circulaires et enrichies de symboles animaliers, notamment celui de l'âne, un motif central à la fois incarné et interrogatif. Ces formes révèlent des questionnements sur la transmission, la mémoire collective et les processus d’effacement. Éloignée de toute vocation purement esthétique, sa pratique artistique se concentre sur l'exploration du temps, de la langue et de l’énigme du sens.

Dans l'œuvre de Hadji, l'âne transcende sa fonction figurative pour devenir un symbole universel, empreint de modestie et d’une forte charge symbolique. Compagnon des marginalisés et des exilés, il assume le rôle de porteur d’histoires, de récits et de souffrances. Loin d’être un objet folklorique ou fétichiste, l’âne incarne une force insaisissable, semblable à Sisyphe dans son humilité, tel un double de l’artiste et un observateur silencieux de la condition humaine. Cet animal, à la fois familier et mythique, devient une voix pour exprimer la fragilité humaine, comme en témoigne ce qu’écrit l’artiste : « Je suis semblable dans le malheur et son égal dans la mort. » Ainsi, à travers cette figure symbolique, Hadji interroge les notions de mémoire et d'humanité. 

Les œuvres de Bachir Hadji ont été présentées dans de nombreuses expositions en France, en Allemagne et aux États-Unis, ainsi qu’à l’international. Son travail a notamment été montré au C.C.I. Centre Georges-Pompidou (Paris), à Art-Istanbul (Turquie), au Musée Pierre Salinger, ainsi qu’à la Triennale internationale de sculpture de Poznań (Pologne).

Il a également participé à l’exposition La modernité dans l’art africain d’aujourd’hui (Panaf’Alger) et a été présenté dans plusieurs centres d’art, dont le Centre régional d’Arts Vivants de Francheville-le-Haut, parmi d’autres lieux.

En 2014, il a reçu une distinction de l’État burkinabè pour sa contribution artistique.

Représentant régulièrement l’Algérie dans divers festivals, expositions internationales et biennales d’envergure, ses œuvres figurent aujourd’hui dans plusieurs collections publiques et privées.